sábado, 29 de febrero de 2020

Si no estalló...lo hará!


Turquie et Russie au bord d’une confrontation militaire en Syrie

Après la mort de 33 de ses soldats à Idlib, le président turc Recep Tayyip Erdogan se retrouve dos au mur et se tourne vers les Occidentaux, entre menaces et appels à l’aide.
Par  Publié hier à 10h49, mis à jour hier à 11h26
Temps deLecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Le ministre de la défense turc, Hulusi Akar, supervise les opérations militaires contre des objectifs du régime syrien dans un centre de commandement à Hatay, en Turquie le 28 février.
Le ministre de la défense turc, Hulusi Akar, supervise les opérations militaires contre des objectifs du régime syrien dans un centre de commandement à Hatay, en Turquie le 28 février. Arif Akdogan / Anadolu
Une frappe aérienne a tué au moins trente-trois soldats turcs à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, jeudi 27 février, soit les pertes les plus importantes subies par la Turquie en une seule journée depuis sa première intervention militaire en Syrie en 2016. Le ministère turc de la défense a affirmé que des frappes ordonnées en représailles par Ankara ont permis de « neutraliser » 309 soldats du régime.
Il s’agit d’une grave escalade dans les combats qui opposent la rébellion syrienne soutenue par la Turquie aux forces loyalistes de Bachar Al-Assad appuyées par l’aviation russe. La frappe aérienne, un tir « de précision » selon des experts militaires turcs, a touché dans la journée de jeudi un immeuble de deux étages à Balyoun, une localité de la province d’Idlib, où des soldats turcs avaient trouvé refuge après un bombardement sur leur convoi, dépêché en renfort dans la zone pour aider les groupes rebelles.
Après un revers aussi sévère, le président turc Recep Tayyip Erdogan se retrouve dos au mur et se tourne vers ses alliés occidentaux, entre menaces et appels à l’aide. La Turquie a ainsi annoncé avoir actionné son ultime moyen de pression sur les Européens : déclencher un afflux massif de réfugiés syriens vers l’Europe. Ces menaces proférées dès jeudi soir, à la suite d’un conseil de sécurité extraordinaire présidé par M. Erdogan, ont été réitérées vendredi.
Dans le même temps, les médias turcs, largement contrôlés par le pouvoir, diffusaient des images non vérifiées montrant des groupes de Syriens, des Irakiens et des Pakistanais avançant en courant vers ce qui était présenté comme la frontière grecque.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Idlib, « la plus grande histoire d’horreur humanitaire du XXIe siècle »

Menace récurrente d’Ankara

« Nous ne retiendrons plus ceux qui veulent se rendre en Europe », a déclaré vendredi matin un officiel turc cité par l’Agence France-presse sous couvert d’anonymat. La police, les gardes-côtes et les gardes-frontières auraient reçu l’ordre de ne pas empêcher les réfugiés d’atteindre l’Europe par voie terrestre ou maritime. Ouvrir les portes de l’Europe aux migrants est une menace récurrente d’Ankara, qui touche un point sensible. L’Europe vit dans la crainte d’une nouvelle crise migratoire, après celle de 2015 qui avait vu un million de Syriens affluer sur le continent.
Dans le même temps, Ankara a appelé la communauté internationale à mettre en place une zone d’exclusion aérienne dans la région d’Idlib et a obtenu une réunion d’urgence de l’OTAN. Le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, s’était également entretenu jeudi soir avec Robert O’Brien, le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis. M. Erdogan, qui avait demandé aux Etats-Unis de déployer des missiles Patriot à la frontière avec la Syrie, a reconnu mercredi que sa demande avait peu de chances d’aboutir.

No hay comentarios: